"Jean-Claude Mourlevat revisite brillamment la tradition du conte,
abordant les sujets les plus beaux comme les plus difficiles." (Jury du prix ALMA)
Un auteur à découvrir ou à relire !
Des titres de ce raconteur d'histoires sont disponibles dans les Bibliothèques Pour Tous de
REDON
et
RENNES La Tour d'Auvergne
Le 7 décembre dernier, avait lieu la présentation aux lecteurs de quelques livres de la rentrée littéraire. Plusieurs bibliothécaires de l'équipe de bénévoles sont intervenues: leurs résumés et analyses invitant à découvrir des titres primés mais aussi des ouvrages qui sont peut-être passés un peu inaperçus dans le lot de ce qui a été publié à l'automne.
Journée professionnelle
Le vendredi 18 mai de 14h00 à 15h00, au théâtre Châteaubriand, Érik Orsenna a répondu aux questions de Gaëlle Guiho.
Celle-ci a d’abord rappelé l’actualité de l’auteur, son voyage aux pays des bibliothèques et ses livres:
Désir de villes coécrit avec Nicolas Gilsoul, L’histoire du monde en 9 guitares et La Fontaine une école buissonnière ...
Il évoque sa passion pour La Fontaine et commence d’emblée par la lecture d’un conte: Les lunettes. On découvre alors ce qui arrive dans un couvent de nonnes à sœur Agnès... Truculent et salace. Un aspect inconnu de La Fontaine que l’Education Nationale s’est bien gardée de nous dévoiler. A Château-Thierry, dans la maison natale de La Fontaine, se trouve un tableau qui "peint la scène et le vol des binocles". Les nonnes étaient l’objet de
beaucoup de fantasmes à cette époque.
Puis en se reportant au début de la fable Les Obsèques de la lionne,
La femme du lion mourut
Aussitôt chacun accourut
Pour s’acquitter envers le Prince
De certains compliments de consolation,
Qui sont surcroît d’affliction,
Érik Orsenna signale la concision de la langue chez La Fontaine et s’amuse de la définition
que La Fontaine donne des courtisans (monde qu’il connaît bien, il en a été témoin):
Je définis la cour un pays où les gens […]
Sont ce qu’il plaît au Prince, ou s’ils ne peuvent l’être
Tachent au moins de la paraître.
A propos des villes.
Les villes pour qu’elles fonctionnent bien, doivent être efficaces, attractives et inclusives. Érik Orsenna fait l’apologie de la ville textile, c’est-à-dire mixte en verticalité (mixités sociale et fonctionnelle), insiste sur les relations qu’entretient l’Etat avec les villes qui prennent souvent le pouvoir sur lui. Lorsque Trump a rompu l’accord avec la COP 21, les grandes villes des Etats-Unis ont réagi en signifiant leur indépendance vis-à-vis d’une décision qu’elles ne partageaient pas.
Il est possible de compléter l’information en consultant sur le site France culture la teneur d’une interview qu’il y a donnée:
"La lecture nous constitue en tant qu’être humain".
Érik Orsenna évoque le "tour de France" des bibliothèques qu’il a effectué de septembre à décembre 2017.
Le rapport qu’il en a fait a été remis à la ministre de la Culture Françoise Nyssen. Le sujet qu’il aborde ici de façon très rapide rend compte d’un tissu important de bibliothèques: 13500 points de lecture, ce qui est unique en Europe. 27 millions de français entrent dans une bibliothèque dont seulement la moitié vient pour un livre. Les autres cherchent des points de vivre "d’une chaleur irremplaçable".
En dehors des bibliothèques municipales, il cite d’autres bibliothèques comme les bibliothèques universitaires. Il y a une demande générale d’une ouverture hebdomadaire plus large, même si les demandes ne sont pas toutes semblables sur tout le territoire. Quant au rapport remis qui demande un amendement budgétaire, une réunion interministérielle à Matignon n’a abouti pour le moment à aucune prise de décision. Le rapport qui circule déjà en ligne paraîtra officiellement sur internet.
La fin de matinée a été consacrée à la projection d’un film États-Unis, Le Nouvel apartheid de Romain Icard. Cinquante ans après le Mouvement des droits civiques, on assiste à Selma, Alabama, à un retour de la ségrégation. Dans cette ville, haut lieu du mouvement des droits civiques, la promulgation de lois obligeait les établissements à accueillir élèves blancs et noirs. Aujourd’hui, à la Selma High School, cette réalité a tourné court. Les conséquences pour les étudiants des établissements noirs sont énormes: en termes de recrutement et de salaires, les étudiants n'obtiendront jamais des avantages équivalents aux autres. Finalement, rien n’a changé ...
Le 8 décembre 2017, lecteurs et bibliothécaires étaient réunis à la bibliothèque Saint-Georges pour assister à la présentation d'une quinzaine de parutions de cet automne.
Les coups de cœur des bibliothécaires se sont partagés entre d'incontournables prix littéraires :
L'Art de perdre (Alice Zeniter), L'Ordre du jour (Eric Vuillard), Les Huit montagnes(Paolo Cognetti) ...
et
d'autres livres qui nous ont séduits :
Des Âmes simples de Pierre Adrian,
Summer de Monica Sabolo,
Et soudain, la liberté d'Évelyne Pisier.
Un moment très convivial et gourmand a suivi cet échange.
Rendez-vous pour une prochaine présentation au mois de juin!
(Béatrice. BPT St Georges)
Le 8 juin dernier a eu lieu à la bibliothèque Saint-Georges la désormais traditionnelle présentation des coups de cœur.
Les bibliothécaires avaient sélectionné une douzaine de romans parmi les acquisitions des derniers mois : les nouvelles parutions d’auteurs reconnus tels
Anne Wiazemski, Franz-Olivier Giesbert, Jean-Christophe Rufin, ou des romans moins connus qui nous ont séduits, dont
Giboulées de soleil de Lenka Horñáková-Civade,
Avant que les ombres s’effacent de Louis-Philippe Dalembert,
et la délicieuse biographie de la Marquise de Sévigné,
L’Encrier de Madame de Sévigné de Barbara Lecompte.
Ce fut aussi l’occasion de présenter à nos lecteurs le Prix CBPT 2017, Continuer, de Laurent Mauvignier, qui avait fait l’unanimité à Saint-Georges.
Les échanges se sont poursuivis autour d’un rafraîchissement et quelques pâtisseries. Un moment convivial avant l’été!
Nous vous donnons rendez-vous fin novembre 2017 pour notre prochaine présentation.
(Béatrice. BPT St Georges)
du 26 janvier 2017
26 novembre 2015
Arrivé de Paris en train, l’auteur a répondu de très bonne grâce aux questions sur son parcours et son œuvre.
Après avoir enchanté le public par son talent de conteur et son humour il a poursuivi la rencontre avec les lecteurs lors de la séance de dédicaces.
Plus de 60 personnes ont assisté à cette rencontre: aux bibliothécaires du réseau s'étaient joints des lecteurs des Bibliothèques Pour Tous et d'autres rennais passionnés de Jean-Louis Fournier, habitués de la librairie Le Failler, partenaire de CBPT pour cette rencontre à l'Espace Ouest-France de Rennes.
Julien MOLLA
Dominique Boutron,
responsable de la Bibliothèque pour tous de Redon, présente le nouveau
livre de Mathias Enard," à lire absolument ". | Ouest-France
Ah, la lecture ! Plaisir solitaire mais que l’on aime, bien souvent, partager avec ses proches, que l’on soit boulimique des livres où que l’on prenne le temps de tourner les pages. Ce samedi 28 novembre, c’est cette passion pour les livres et l’envie de transmettre ses découvertes qui réunissaient, à la salle de la maison des associations de Redon, les membres de la Bibliothèque pour tous (BPT) et une assistance de lecteurs curieux.
Cette 16e édition de la présentation littéraire de la BPT était l’occasion de découvrir ou redécouvrir les ouvrages et auteurs qui viennent de remporter les principaux prix littéraires.
Comme Mathias Enard, prix Goncourt avec Boussole,"allure d’ours mal léché, une ressemblance avec Balzac", comme le souligne Dominique
Boutron, responsable de la BPT redonnaise, qui assure qu’il "faut prendre le temps de lire son nouveau livre".
Il était également question des coups de cœur des membres de l'association. La Cache, de Christophe Boltanski, D'après une histoire vraie, de Delphine
de Vigan, Une forêt d'arbres creux,
écrit par Antoine Choplin, ou bien encore L'Orangeraie, de Larry Tramblay.
En tout, une dizaine d'ouvrages et d'auteurs, présentés par les membres de l'association qui savent donner envie aux lecteurs avides de découvertes.
Ici, on parle autant des livres que de leurs auteurs, touchants, poignants et dont on attend la nouvelle parution comme un rendez-vous amoureux. Le moyen, aussi, pour l’assistance de repartir
avec une foule d’idée de cadeau pour Noël. Parce que la lecture est, avant tout, un plaisir qui se partage. (Julien MOLLA)
'' Quand les écrivains redécouvrent le monde ''
Catherine Dolto a étudié le théâtre et la sociologie. Elle est aujourd’hui médecin et vient de monter le spectacle "La Conférence" avec Emma la Clown.
Fille de Francoise Dolto, elle se consacre à l’édition et crée dès 1980 des collections qui vont s’adresser directement aux enfants.
Ainsi paraît en 1988 Paroles d’adolescents en collaboration avec Françoise Dolto et Colette Percheminier, puis en 2001 le Dico Ado pour lequel elle a réuni autour d'elle de nombreux spécialistes, des médecins, des gynécologues, des diététiciens, des psychanalystes.
Puis paraît la collection Mine de rien chez Gallimard, qui propose des réponses aux questions que posent les enfants sur des thèmes comme la famille, vivre ensemble ou le corps et la santé.
Il y a plus de 60 titres dans cette collection menée avec Colline Faure-Poirée. L’idée d’un livre lui vient souvent de sa pratique en cabinet.
Catherine Dolto aborde des sujets touchant à sa pratique de médecin, de l’haptonomie, science de l’observation de l’humain dans son ensemble, qui met en avant l’affectivité.
Elle évoque dans ses livres tout ce qui peut toucher les enfants mais elle les voit aussi comme un message destiné aux parents qui n’ont pas l’idée ou la possibilité de se servir du livre comme d’un outil sensible. La lecture doit être accompagnée par une personne que l’enfant accepte dans une atmosphère laissant des traces sensuelles positives (cadre, odeur) de manière à ce que l’enfant, quand il reprend le livre, retrouve ces traces.
Catherine Dolto est convaincue que les enfants ont besoin d’aller voir ailleurs pour revenir dans la famille et rapporter quelque chose. Le rapport au temps est important. S’occuper des enfants prend du temps et le temps est essentiel quand il faut répondre à leur quête de sens.
Christophe Galfard, 38 ans, est un astrophysicien docteur en physique théorique. Il a étudié à l'université Cambridge, notamment sous la direction de Stephen Hawking.
Il a publié son premier livre George et les Secrets de l'univers avec Stephan et Lucy Hawking en 2007 parce qu’il voulait raconter une histoire pour des jeunes.
Il publie encore pour la jeunesse la trilogie du Prince des nuages avec "Le Blueberry" (2009), "Le Matin des trois Soleils" (2012) et "La Colère du ciel et du vent" (2013).((Pocket Jeunesse)
En 2015, chez Flammarion, il publie L'Univers à portée de main destiné plutôt à un public d’adultes.
L’homme, souriant, d’approche facile, est un scientifique moderne et l’échange avec Catherine Dolto est franc et chaleureux.
L’idée de l’édition lui est venue du constat qu’il a établi de la séparation entre notre compréhension et notre sensibilité du monde. Sa démarche consiste à briser les obstacles de compréhension de notre univers.
"Avoir accès au mythe de notre univers, y comprendre quelque chose, ça fait physiquement du bien!" expose-t-il.
Son but :
"Monter l’héritage de ce que des milliers d’hommes ont fait apparaître pour construire cette connaissance du monde."
En évoquant le rapport entre le scientifique et le littéraire et donc de la vulgarisation (terme qu’il réfute préférant celui de traduction), son but est de d’établir un pont poétique entre l’enfant et la science en ayant recours à l’esthétique, le bon, le beau. La vulgarisation n’a pas pour but unique de recruter de futurs scientifiques mais aussi pour que les enfants comprennent le monde dans lequel ils vivent et pour éviter aussi une parole dévoyée, manipulée, car le charlatanisme existe malheureusement.
Il exprime avec force sa volonté d’autoriser l’imaginaire dans le monde scientifique.
"Je ne veux pas choisir entre la culture scientifique ou littéraire. Les scientifiques ont une imagination extraordinaire, ils doivent penser des mondes que l'on n'a pas encore découverts, des choses que l'on ne connaît pas", assure-t-il encore.
Dans le cadre des 25 ans d’Etonnants voyageurs, a été accueilli Francis Geffard, éditeur de la collection "Terres d’Amérique" chez Albin Michel.
Il est accompagné de deux auteurs à succès, Anthony Doerr et Philip Meyer.
Après des études de droit, Francis Geffard ouvre la librairie "Millepages" à Vincennes.
Il devient éditeur chez Albin Michel, en charge de la littérature américaine. Dès son adolescence il avait été happé et saisi par cette littérature.
Au début du XXème siècle, les libraires étaient aussi éditeurs, ils partageaient donc les mêmes passions de porter des écrivains qui les avaient touchés.
A partir des années 80, les ouvrages sont traduits plus rapidement. De nos jours, Francis Geffard reçoit souvent les manuscrits avant leur parution aux USA, ce qui lui permet d’influer sur leur rédaction. Les éditeurs se déplacent donc plus facilement à la rencontre de leurs auteurs.
Il est difficile de repérer un talent: l’achat d’un livre sur manuscrit, c’est prendre un risque supplémentaire.
La vérité du texte est sur la page, il est donc nécessaire, pour le lecteur, de s’impliquer. Parfois la magie opère et parfois non.
Francis Geffard avait aussi créé la collection "Terre indienne", dès 1992.
En 1998, avant de devenir écrivain, Anthony Doerr publie une nouvelle dans la revue "The Atlantic Monkey", La Femme du chasseur, que Francis Geffard a repérée.
Il publie un recueil de nouvelles en 2006, Le Nom des coquillages.
Il part en Alaska travailler dans une conserverie pour payer ses études.
En 2006, il visite Saint-Malo en compagnie de Francis Geffard alors qu’il envisageait d’écrire un livre sur la radio, il trouvera son inspiration sur les remparts.
2015. Le livre Toute la lumière que nous ne pouvons voir se déroule donc en partie à Saint-Malo pendant la seconde guerre mondiale.
Prix Pulitzer aux USA, il trouve en France un énorme succès quelques semaines seulement après sa parution.
Son premier livre Un Arrière goût de rouille, publié chez Denoël, n’a pas rencontré le succès.
Lui aussi, a fait pas mal de petits boulots avant de vivre de son écriture, ceci depuis cinq ans.
En 2011 son second livre, Le Fils est mis aux enchères et c’est Albin Michel qui l’obtient.
Philip Meyer a beaucoup réécrit son livre qui, au départ, faisait 7000 pages...
Une série pour la télévision sera adaptée de son ouvrage.
Les invités ont ensuite parlé des relations entre l’éditeur et les auteurs.
Francis Geffard publie les gens qu’il aime et qui sont devenus des amis (Anthony Doerr a donné à un de ses personnages le nom de Geffard, qui a été traduit par Gérard).
Aux USA, les relations sont beaucoup plus tendues.
Ils ont aussi évoqué le problème des librairies indépendantes qui, aussi bien aux USA qu’en France, sont concurrencées par la grande distribution et Amazon.
Il semblerait qu’après la disparition de beaucoup de librairies la tendance s’inverse aussi bien en France qu’aux USA.
les deux auteurs et leur interprète